Le colloque étudiant sur la recherche partenariale tenu à l’UQAM le 20 novembre dernier a réuni une quarantaine de personnes. Cette activité réflexive nous a permis de constater l’étendue des disciplines qui font appel à la recherche partenariale. Au-delà de la production de nouvelles connaissances propres à toute recherche, on perçoit aussi, dans les différents projets présentés, un souci que ces nouvelles connaissances servent à différents acteurs sociaux : institutions publiques et parapubliques, communautés locales et organisations de la société civile. La recherche, pour les différents partenaires mobilisés, devient un outil supplémentaire pour appuyer leur développement.
Comme tout colloque, celui de la Chaire a présenté des expériences enrichissantes et a suscité des pistes de réflexion. Nous en retenons deux.
Une première concerne la définition d’un partenaire de recherche. Dans les expériences présentées, cette définition pouvait se limiter au fait d’accepter d’être un terrain d’étude. Dans ce cas, le rôle et l’implication du « partenaire » sont très limités ou minimalistes. Il pouvait aussi s’agir de devenir co-chercheur à part entière et donc de participer à toutes les étapes et prises de décision. Les rôles pouvant varier grandement, il aurait été intéressant pour chaque cas présenté de préciser les rôles joués par les partenaires. La dynamique partenariale et ses effets sur la coproduction de connaissances ne sont sûrement pas les mêmes selon la place qu’occupent les partenaires dans une activité de recherche.
Une deuxième question porte sur l’engagement du chercheur. Ici aussi plusieurs cas de figure se présentent : du chercheur distancié par souci d’objectivité au chercheur militant par engagement politique. On peut se demander si dans le cadre d’une recherche partenariale, cette réflexion sur la nature de l’engagement du chercheur relève uniquement d’un choix personnel. Ne pourrait-elle pas faire partie des discussions avec les partenaires, de la même façon que sont débattues des questions touchant à la formulation des objectifs de la recherche ou encore le choix des outils méthodologiques? Prendre en considération les attentes des partenaires sur cette question, comme sur d’autres, permet de rendre plus transparentes les représentations en place du rôle et de la fonction de chacun.
Ce sont là deux pistes de réflexion. Il y en a certainement d’autres que vous pouvez partager avec nous.
Denis Bussières, doctorant, département de sociologie, UQAM